Pour comprendre "The Carolina Reapers Swing"…
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Swing" : Je ne vous ferai pas l'insulte de vous expliquer qu'ici, "swing" doit être pris dans son sens de balancement rythmique musical propre à certaines musiques dont le Jazz essentiellement. Ça peut aussi suggérer un certain type de coup de poing en boxe anglaise…
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Carolina" : Ici, pas de problème, il s'agit de l'état de Caroline ( Nord et Sud de nos jours) dans le sud-est des USA.
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Reapers" : de l'anglais "to reap", "moissonner" chez nous. "reaper" = "moissonneur, faucheur (
-euse, tiens, tiens...)".
Si l'on traduit mot à mot (ce dont il ne faut jamais se contenter) :
"The Carolina Reapers' Swing" devient en français : "Le swing des moissonneurs de Caroline", ce qui, avouons-le, ne signifie pas grand' chose…
La clé du mystère vient de la métaphore qui se cache derrière l'expression :"Carolina reaper" qui est, en langage paysan du coin, le nom commun du "capsicum chinense", cultivar d'espèces de piments parmi les plus forts au monde. La "Faucheuse de la Caroline" donc, dans le sens second de "faucheuse", la Mort. Autrement : le "Piment Qui Tue".
On y arrive :
"Le Swing du Piment qui Tue de la Caroline". Excusez-moi mais ce n'est pas très pratique comme patronyme… Donc, pas terrible, gardons le titre anglo-saxon : "The Carolina Reapers Swing".
Maintenant le coup final :
Et si je vous disais que le "plus grand pianiste de jazz du monde", comme il se définissait lui-même avec humilité, Jelly Roll Morton, dirigea pendant quelque temps l'un des meilleurs groupes de jazz de la Nouvelle-Orléans, avait appelé ce groupe : "The Red Hot Peppers", vous aurez tout compris. Notamment que nos jeunes musiciens de ce soir tirent ici leur chapeau musical à ce modeste génial pianiste et sa musique des années '20.
Michel Legris